Avec les dernières annonces et les prévisions des banques centrales encore fraîches dans les esprits, les investisseurs auront de nombreuses occasions au cours de la semaine prochaine d'examiner les données macroéconomiques afin de détecter des indices permettant de savoir si les grandes économies pourraient décider de nouvelles baisses de taux dans un avenir proche.
Les dirigeants mondiaux se retrouvent par ailleurs à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies dans un contexte géopolitique tendu, marqué par le siège israélien de Gaza, la guerre en Ukraine et le dossier nucléaire iranien.
Tour d'horizon des perspectives de marchés dans les jours à venir :
1/ RETOUR AUX BAISSES DE TAUX
La Réserve fédérale américaine (Fed) vient de réduire ses taux directeurs d'un quart de point de pourcentage pour la première fois depuis décembre 2024, indiquant qu'elle baisserait progressivement ses coûts d'emprunt pour le reste de l'année, dans un contexte de craintes d'un affaiblissement du marché du travail.
C'est dans cet environnement que les investisseurs prendront connaissance dans les prochains jours de nouvelles données sur l'économie américaine, notamment sur le logement, les biens durables, la confiance des consommateurs et l'inflation.
Les chiffres sur les ventes de logements neufs et existants pourraient notamment clarifier comment la perspective d'une série de baisses des taux d'intérêt pourrait stimuler le marché immobilier américain.
Une estimation révisée du produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre devrait quant à elle dessiner jeudi une image plus précise de la croissance de la première économie mondiale, avant la publication, vendredi, de l'enquête sur la confiance des consommateurs et de l'indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE), l'indicateur d'inflation préféré de la Fed.
Alors que l'attention des analystes se concentre désormais sur les perspectives économiques plutôt que sur l'inflation, tout chiffre inférieur aux prévisions pourrait nuire davantage au dollar, qui a atteint mercredi son plus bas niveau depuis 2022 face à un panier de devises de référence.
2/ UNE DISCUSSION SUR LE FRANC
La Banque nationale suisse (BNS), qui se réunit jeudi, devrait laisser inchangé son taux de référence, actuellement fixé à 0%.
Une réduction des taux en territoire négatif est jugée hautement improbable, même à la lumière du casse-tête que cause la vigueur du franc suisse.
Ce dernier s'est apprécié d'environ 15% par rapport au dollar depuis le début de l'année et est en voie enregistrer sa plus forte hausse annuelle depuis 2002 CHF=EBS .
Considérée comme une valeur refuge face aux turbulences économiques, le gain du franc par rapport à l'euro a été plus modeste, de l'ordre de 0,5%, mais il a progressé de manière quasi ininterrompue face à la monnaie européenne au cours des sept dernières années, avec une hausse totale de 30%.
La vigueur de la monnaie, qui augmente le coût des produits suisses pour les acheteurs étrangers, s'ajoute aux droits de douane imposés par les États-Unis à la Suisse, mettant en difficulté les exportateurs suisses tels que Nestlé NESN.S , Novartis NOVN.S ou Richemont CFR.S .
L'inflation suisse a accéléré récemment, ce qui donne à la BNS une plus grande marge de manoeuvre pour maintenir ses taux.
3/ LES PMI AU PROGRAMME
Les économies du monde entier évalueront la santé de l'activité commerciale.
En Europe, les estimations préliminaires de l'indice des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro pour le mois de septembre, prévues mardi, pourraient montrer une nouvelle amélioration dans le secteur manufacturier et une stabilisation des services.
Les données devraient également apporter plus de clarté sur l'impact des droits de douane américains, après le tableau mitigé dressé par les chiffres récents.
Si cette amélioration se confirme, les perspectives commerciales correspondraient aux prévisions optimistes de la Banque centrale européenne (BCE), qui a maintenu inchangés ses taux en septembre en invoquant notamment la bonne santé économique du bloc.
Au Royaume-Uni, dont la banque centrale a également opté jeudi pour le statu quo sur les taux, les entreprises devraient rester préoccupées par la perspective d'une hausse des impôts et de l'inflation plus élevée parmi les économies avancées, même si les services ont enregistré en août leur plus forte croissance depuis plus d'un an.
4/ DES NATIONS PAS SI UNIES QUE ÇA
Les dirigeants mondiaux se réunissent dès lundi à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies, à un moment délicat pour la géopolitique mondiale, marqué par la guerre en Ukraine, les tensions avec l'Iran et l'offensive israélienne à Gaza.
La France, qui devrait reconnaître un État palestinien lors de cette réunion, coprésidera avec l'Arabie saoudite un sommet visant à créer une dynamique en faveur d'une solution à deux États entre Israël et les Palestiniens.
Le président américain Donald Trump s'exprimera mardi à la tribune des Nations unies, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza émis par la Cour pénale internationale (CPI), ce qu'Israël nie, s'adressera à l'assemblée vendredi.
Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, prendront également la parole devant l'assemblée.
Le programme nucléaire iranien sera par ailleurs au centre des préoccupations des dirigeants mondiaux, alors que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne - désignés sous le nom de "groupe E3" - ont lancé fin août un processus de 30 jours pour rétablir les sanctions des Nations unies à son encontre.
(Lewis Krauskopf à New York, Rae Wee à Singapour et Amanda Cooper, Sara Rossi et Karin Strohecker à Londres, compilé par Dhara Ranasinghe ; infographies par Prinz Magtulis ; version française Diana Mandia, édité par Blandine Hénault)
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